Le théâtre Duru
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Théâtre Duru
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Jeanne s'en va-t-en guerre

 

Jeanne d’Arc en Ciel vient d’être adoubée chevalière et est prête à combattre et à bouter les Anglais hors de France, elle est accompagnée d’un troubadour qui doit vanter ses aventures héroïques. Ils se retrouvent dans un château pendant une trêve   en attendant que Jeanne parte guerroyer. Dans cette période de guerres que nous vivons je me suis demandé comment il était possible qu’une jeune femme puisse vouloir s’enrôler comme combattante dans une armée et être prête à tuer et à se faire tuer au nom de Dieu. C’est ce cheminement vers l’enrôlement de cette chevalière qui est proposé dans cette pièce où elle rencontrera tant des combattants que des victimes de la guerre de cent ans, des personnels hospitaliers et des profiteurs de guerre, des nobles et des gueux. Ces rencontres l’amèneront à réfléchir sur son engagement.

 

 

Distribution  : 6 femmes et  8 hommes

 

Jeanne d’Arc en Ciel, chevalière (F)

Le troubadour (H)

Le sergent recruteur (H)

Le docteur Merlin (H)

Ses assistantes : Mélusine (F)

Morgane ( F)

Séraphin de Rais, moine soldat (H)

Femme 1 

Femme 2

Femme 3

Homme 1

Homme 2

Robin de Sherwood (H)

Le duc de Laroche du Mont (H)

 

SCÉNE 1

 

Le troubadour : Gentes dames, damoiselles, gentilshommes et damoiseaux, je vous salue bien bas. Je vous souhaite la bienvenue dans ce château qui appartient à sa seigneurie le duc de la Roche du Mont. Ce château a été bâti en pierre de taille durant dix longues années. Protégé par ses murailles colossales il fut plusieurs fois assiégé, mais a toujours résisté aux envahisseurs. C’est du solide. (Un temps) Bien, j’arrête là ma présentation. Ne craignez rien je ne suis pas guide touristique et ne vous importunerai pas davantage avec mes commentaires. Je me présente Guilhem de Massac, je suis troubadour et j’ai l’insigne honneur d’accompagner la chevalière Jeanne d’Arc en Ciel pour narrer ses exploits épiques. (Un temps. Il reprend en étant un peu gêné) Cependant je dois vous dire que la chevalière n’a pas encore participé à un combat guerrier et de ce fait n’a pu montrer toutes ses capacités belliqueuses. Mais cela ne saurait tarder, soyez en sûrs. Car, figurez-vous, nous sommes en pleine guerre... en pleine guerre de cent ans. Vous vous rendez compte ? Remarquez les historiens parlent de cent ans pour faire un compte rond mais on ne sait pas exactement quand elle a commencé et l’on ne sait pas combien de temps elle va durer. Si la chevalière se trouve ici c’est parce qu’elle souhaite être enrôlée dans l’ost du duc de la Roche du Mont. (s’adressant au public) Contre qui nous battons nous ? Auprès de qui nous battons nous ? Eh bien, c’est difficile à dire, car sur cent années les alliances et les ruptures entre les belligérants changent constamment. (Entrée de Jeanne) Nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard, car voici la chevalière qui vient vers nous. (Jeanne entre énervée le troubadour la présente au public) La chevalière Jeanne d’Arc en Ciel … (en a parte) qui me semble bien excitée. (à Jeanne) Que se passe-t-il, chevalière ?

Jeanne : Où qu’ils sont ?!

Le troubadour : Qui ?

Jeanne : Mais les anglais, bien sûr !

Le troubadour : Calmez-vous. Calmez-vous, chevalière. Je pense que les anglais se trouvent sur le champ de bataille en train de guerroyer. Pourquoi demandez-vous cela vous avez des amis anglais ?

(Entrée du sergent recruteur en fond de scène)

 

SCÉNE 2

 

Jeanne : Ne te moque pas, troubadour, tu sais bien que j’ai une mission à remplir : (sur un ton lyrique) Je dois bouter les anglais hors de notre cher pays catholique et apostolique et faire en sorte que le dauphin devienne roi de France. C’est pour cela que nous sommes ici pour rejoindre les troupes du roi de France et mettre flamberge au vent !

Le troubadour : « Mettre flamberge au vent ». Que voulez vous dire ?

Jeanne : Tu ne connais pas cette expression, troubadour ? Toi, un lettré parait-il. Je vais dégainer mon épée et la mettre au service du seigneur de ces lieux.

Le sergent : (Le sergent recruteur s’adresse à Jeanne) Je vous ai entendu, jeune homme, ainsi vous cherchez à rejoindre les troupes de notre seigneur. C’est tout à votre honneur.

Jeanne : (offusquée) Jeune homme ! Je suis une chevalière !

Le sergent : Une chevalière ! C’est la première fois que j’en vois une. Dans les campements nous avons des lingères, des cantinières, des cuisinières, des filles …de joie pour le repos du guerrier…

Jeanne : Un guerrier n’a pas besoin de repos et sa joie doit être de servir son seigneur.

Le sergent : Très bien, très bien je vois que vous êtes une jeune femme téméraire. C’est vrai que les temps changent. Les femmes veulent être égales aux hommes même sur un champ de bataille. Je me présente Philibert Chaumière sergent recruteur de sa seigneurie pour son armée.

Le troubadour : Et moi je suis Guilhem de Massac, troubadour. J’ai été choisi par son seigneur (montrant Jeanne) pour suivre la chevalière et narrer ses futurs exploits épiques. Je serai en quelque sorte le témoin des combats et je les transcrirai sur parchemin.

Le sergent : Fort bien. Vous êtes en quelque sorte un reporteur de guerre.

Le troubadour : Tout à fait. (en a parte ) Mais ce sera tout nouveau pour moi.

Le sergent : Mais, dîtes moi, chevalière, d’après ce que je vois, vous êtes une chevalière… sans cheval. Bizarre.

Jeanne : Il faut dire que mon cheval… mon beau destrier … m’a été …volé.
Le sergent : Comment cela ?

Jeanne : Nous … nous avons chevauché pendant des heures sous le soleil pour venir jusqu’ici. J’étais fatigué, il faisait tellement chaud que j’ai voulu me rafraichir dans une rivière. (au troubadour). Pas vrai ?
Le troubadour : (hésitant) Si, si, il faisait tellement chaud.

Jeanne : J’ai attaché mon cheval à un arbre. Et pendant que nous nous rafraichissions…

Le sergent : (l’interrompant et disant sur un ton narquois) Oh, oh, ainsi vous vous « rafraichissiez » tous les deux. Ce devait être un bien agréable moment je suppose.

Jeanne : Je crois comprendre ce que vous suggérez. Non, Messire, nous nous sommes rafraichis point final sans penser à la moindre folâtrerie.

Le sergent : Très bien. Très bien.

Jeanne : Je continue. Pendant que nous nous rafraichissions deux bandits que je n’avais pas vus… (au troubadour) Toi, non plus ?

Le troubadour : Non, non, moi non plus

Jeanne : Deux bandits sont venus détacher mon cheval et se sont enfuis sur son dos au triple galop

Le troubadour : Je dirai même au quadruple galop

Le sergent : Les deux voleurs étaient montés sur votre cheval ?

Jeanne : Bien sûr c’était un bel étalon fort puissant. (au troubadour) Pas vrai ?

Le troubadour : Tout à fait. Tout à fait. Souvent nous montons tous les deux sur ce cheval.

Le sergent : Ah, ah, vous chevauchez tous les deux comme deux amoureux.
Jeanne : Mais non, qu’allez vous croire ? Le plus souvent le troubadour marche à côté du cheval.

Le troubadour : (fataliste) Eh oui, la plupart du temps… et c’est bien fatigant.

Jeanne : Voilà pourquoi je n’ai pas de cheval. Il a été volé.

(Le troubadour sort des parchemins d’une sacoche et les donne au sergent recruteur)

Le troubadour : Voici, Messire, les parchemins qui prouvent que la chevalière a été adoubée par le comte Guillaume de Neuville.

Jeanne : C’est le seigneur de mon fief.

Le troubadour : C’est lui qui m’a demandé de suivre la chevalière
Le sergent : Voyons cela. (Il lit les parchemins pendant que le troubadour s’adresse au public)

Le troubadour : (en a parte au public) Quelle menteuse, elle a perdu son cheval hier en jouant à une partie de dés avec des malandrins. Je l’avais prévenu que c’était des filous. Elle n’a pas voulu m’écouter et voilà on n’a plus de cheval. Il faut dire néanmoins que c’était un vieux canasson cet alezan.

Le sergent : Ces parchemins donnent foi à vos dires, Chevalière.

Jeanne : Mais je n’ai pas besoin forcément de cheval pour me battre, j’ai été formée par un maitre d’armes qui m’a appris à manier l’épée. Si vous voulez en avoir le cœur net nous pouvons jouter tous les deux.

Le sergent : Du calme, chevalière, je vous crois. Mais nous devons effectuer le recrutement dans les règles. Toutefois pour le maniement de l’épée, ce n’est pas un duel qui montrera vos capacités belliqueuses. C’est sur un champ de bataille qu’il faudra vous voir les mettre en œuvre. Nous vous trouverons un cheval et vous pourrez intégrer l’armée du duc de la Roche du Mont, seigneur de ce fief et vassal du roi de France.

Jeanne : Je suis venue pour cela.

Le troubadour : Pardon, sergent, c’est sans doute une calomnie… mais j’avais entendu dire …(hésitant) mais ce sont sans doute des propos malveillants… (hésitant) ou des mensonges …  ou des racontars… 

Jeanne : Eh bien, parle au lieu de tourner autour du pot.

Le troubadour : J’avais entendu dire que le duc de Rochedumont fut l’allié du roi d’Angleterre.

Jeanne : Quoi ? Tu es fou ? tu sais bien que le duc est le vassal du roi de France, comme l’a dit le sergent, sinon nous ne serions pas ici.

Le sergent : Il ne faut pas écouter toutes les histoires comportées et vous, les troubadours, avez l’habitude de faire courir des rumeurs de château en château… (Un temps) Néanmoins…(hésitant) c’est vrai qu’il y a quelques années de cela notre seigneur a fait alliance avec le roi d’Angleterre. Mais convenez avec moi que, lorsqu’une guerre dure des dizaines d’années on ne sait plus très bien à quel moment les évènements se sont déroulés.

Le troubadour : Vous avez la mémoire sélective ?

Le sergent : Parlons franc. Nous avons en effet été les alliés du roi d’Angleterre dont les troupes nous ont aidés à occuper le territoire du Vermondois que notre seigneur désirait depuis longtemps et qui agrandissait les terres du roi de France. Il faut dire que sur ce territoire étaient cultivés le froment, l’orge, le seigle, l’avoine par des paysans chevronnés. De belles rivières poissonneuses y coulaient, de grandes forêts giboyeuses s’y étendaient. Mais une fois le territoire occupé par les Anglais, ils s’y sont installés comme s’il leur appartenait et le roi d’Angleterre les a soutenus. Lors d’une bataille les troupes anglaises nous ont chassés. Le duc a alors fait appel au nouveau roi de France qui a promis que, si nous reconquérions le Vermondois, le duc obtiendrait sa seigneurie. De plus il nous envoyait des hommes armés. Voilà pourquoi nous sommes les alliés du roi de France. Vous avez compris ?

Le troubadour : J’ai compris qu’il vaut mieux se méfier de son allié, car il peut un jour devenir un jour votre ennemi

Le sergent : Vous savez les guerres sont longues et il y a toujours des surprises dans les alliances et les mésalliances.

Jeanne : Pour moi le principal c’est de me battre contre les ennemis du roi de France, qui tient son pouvoir de Dieu.

Le sergent : La chevalière a raison, nous sommes des soldats et nous n’avons pas à chercher qui est l’allié ou l’ennemi de l’autre. On nous demande de nous battre, nous nous battons. Il faut reconnaître que fort heureusement les chevaliers de chaque camp ont leur blason sur leur écu cela permet de reconnaitre ses alliés et d’éviter d’embrocher les siens… mais parfois il y a des dommages collatéraux.

Le troubadour : Que voulez vous dire ?

Le sergent : Il arrive que dans le feu de l’action on ne reconnaisse plus les siens et que l’on n’entende plus le cri de ralliement proféré par le chevalier de notre armée. Cela devient un vrai carnage on ne sait plus contre qui se battre et on manie l’épée contre n’importe quel assaillant.

(changeant de ton) Bien. Pour votre examen médical vous allez rencontrer notre chirurgien qui soigne les blessés : le docteur Merlin.

Jeanne : Le docteur Merlin ?  Vous voulez dire l’enchanteur Merlin, celui des romans de chevalerie ? Il soigne les blessés grâce aux effets de sa magie ? Mais quel âge peut-il avoir ? Il est au moins centenaire. Je croyais que c’était une légende.

Le sergent : (riant) Merlin. C’est le surnom que nous avons donné à notre médecin qui officie dans ce château. Il a l’habitude de soigner nobles ou pauvres. Il a des compétences en médecine, en chirurgie, en apothicairerie et en … (à voix basse) alchimie qui nous sont utiles pour soigner les blessés qui sont charriés ici. Et, vous allez être sans doute étonnés, le docteur Merlin a souhaité pour l’assister une fée et une sorcière qu’il connaissait.

Jeanne : Une fée !

Le troubadour : Une sorcière ! Mais dans quel but ?

Le sergent : Merlin estime qu’elles ont, elles aussi, des compétences médicales reconnues. Elles connaissent des baumes, des remèdes permettant de soulager les blessés. Elles sont aussi un peu guérisseuses ou rebouteuses car elles savent réparer par des massages ou des manipulations les corps blessés. Mais il faut reconnaitre que notre équipe médicale est dépassée, car on ne compte plus le nombre de blessés et de victimes ramassés sur le champ de bataille…quant aux morts ils sont enterrés dans des charniers ou abandonnés sur place pour être dévorés par les charognards

(Entrée du docteur Merlin)

 

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