Ecolopera de Quatre saisons

 

Lors de l’un de ses rêves aventureux le détective Paul X se retrouve au vingt troisième siècle sur le principat de Minacola, petit état de la planète Terre, situé dans l’hémisphère nord, banlieue sud-est. Compte tenu de l’aggravation des problèmes de pollution la Princidente de ce territoire décide de se rendre sur la planète Cérès qui est un peu une sœur jumelle de Minacola. Elle s’y rend en compagnie d’une agente secrète et du détective Paul X afin d’observer les politiques écologiques menées par les souverains de cette planète ayant chacun(e) la gestion de l’écosystème d’une saison.

Par ailleurs la Princidente souhaiterait développer une collaboration avec ces souverains afin qu’ils puissent accueillir des touristes de son principat, voire qu’ils puissent s’installer sur Cérès.

Mais arriveront-ils à s’entendre les uns les autres ? C’est ce que vous découvrirez dans cette pièce où se rencontrent des personnages tout droits sortis de contes pour adultes

 

 

Cette pièce s’adresse à des adolescents et/ou à des adultes

Distribution maximale : 10 femmes et 6 hommes

Distribution modulable :

- Un comédien ou une comédienne peuvent jouer plusieurs personnages

Par exemple les 2 animateurs peuvent être joués par la journaliste et le chef des services secrets

La Majordome par la duchesse Blanche Neige

Personnages :

Paul X, détective privé (H)

Le chef des services secrets (H)

Eva, espionne (F)

Lola, la Princidente (F)

Narcisse (H)

Capucine (F)

La princesse Primevère (F)

Le roitelet soleil (H)

La Majordome (F)

Madame Soleil, son épouse (F)

La journaliste (F)

Le prince Erable (H)

Sylvain, son conseiller (H)

Oriane, sa conseillère (F)

La reine des neiges (F)

Le p’tit  yéti (H)

La duchesse Blanche-Neige (F)

1 animateur et une animatrice : (H) et (F)

 

Entre chacune des scènes saisonnières on peut éventuellement entendre la musique des 4 saisons de Vivaldi actualisée avec des rythmes et des instruments de musique contemporains

 

 

SCÈNE 1

 

Décor de bureau

Paul X : (assis dans un fauteuil pivotant Paul X termine la lecture d’une BD de science fiction dont on voit un gros titre : Cérès la planète verte) Et voilà comme d’habitude le héros spatio-temporel a encore eu gain de cause. Il a chassé les affreux aliens gauchos-bouddhistes de la planète Cérès. Il a rétabli la civilisation occidentale dans ce petit coin de l’univers tout en profitant des câlineries de la princesse reconnaissante de l’avoir libérée des griffes des antimonarchistes. Bof, la fin était prévue d’avance. Néanmoins je dois reconnaître que ces héros de science-fiction m’ont toujours fait rêver. Moi qui ne suis qu’un petit détective de quartier je voudrais bien me retrouver un jour dans la peau d’un super agent secret interplanétaire. Une espèce de OSS double zéro huit par exemple. Ce serait trop drôle. (Il rit) (s’adressant au public) Mais, excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Paul X, détective privé. (au public) Pourquoi Paul X ? C’est parce qu’en tant que détective privé je souhaite garder la discrétion et le secret sur toutes les affaires que je traite. (Un temps) Mais en ce moment je ne suis sollicité pour mener une enquête ni par mes concitoyens Terriens du quartier, ni par des extra-terrestres de la galaxie. (Il baille) Je sens qu’il faut que je me détende un peu après ces émotions intergalactiques. (Il baille de nouveau) Un petit roupillon me fera le plus grand bien en attendant un appel soit de l’épicier du coin …soit d’une station spatiale. (Il rit et commence à s’endormir dans le fauteuil. Celui-ci pivote vers le fond de scène cachant Paul X. Puis on entend des ronflements. La lumière baisse)

 

SCENE 2

 

(La lumière redevient forte. Entrée du chef des services secrets suivi d’Eva. Le chef des services secrets fait pivoter le fauteuil pour que l’on redécouvre Paul X endormi.  Le chef secoue Paul X et crie)

Le chef : Allez debout, OSS double zéro huit ! La sieste c’est fini.i.i !

Paul X : (se réveillant) Hein ? Pardon ? Qui êtes-vous ? Où suis-je ?

Eva : Où veux- tu que nous soyons ? Nous sommes dans la station spatiale évidemment.
Paul X (paniqué) : Hein ? Ce n’est pas possible. Mais je ne porte pas de tenue de cosmonaute, je vais étouffer. (Eva rit ainsi que le chef)

Eva : Je plaisantais.

Paul X : Alors où se trouve-t-on ?

Eva : (s’adressant au chef) Je crois qu’il le fait exprès ? (à Paul X) Tu sais bien que nous nous trouvons dans la cellule de commandement des services secrets interplanétaires du principat de Minacola.

Paul X : Du principat de Minacola ?! Qu’est que c’est que ça ?

Le chef : Allez, maintenant ça suffit, OSS double zéro huit ! On se réveille ! J’ai une mission d’une extrême importance à vous confier à tous les deux. Bien, je vous explique en quelques mots. Nos experts scientifiques ont constaté que l’atmosphère de notre principat était de plus en plus polluée à cause du réchauffement climatique risquant de transformer dans la prochaine décennie notre Eden balnéaire en désert torride. Nous manquons de plus en plus d’eau pour nos terrains de golfs et pour nos piscines.

Eva : (ricanant) Et pour nos whiskies !

Le chef : Très drôle. (poursuivant) Nos climatiseurs et nos congélateurs sont souvent en panne par manque de ressources énergétiques et nos citoyens fortunés commencent à manifester leur mécontentement.
Eva : (ricanant) En effet j’ai vu des banderoles dans la rue où était écrit : « Protégeons notre eau ! » Et, le comble, ce sont nos résidents appartenant aux compagnies pétrolières qui soutiennent ces revendications. Ils ont réinvesti leurs bénéfices pétroliers dans des investissements écoresponsables en billets verts dans l’énergie verte, qui leur rapporte davantage aujourd’hui.
Le chef : Voulez-vous bien vous taire, Eva. Ce sont des secrets que nous ne devons pas divulguer.  Sinon vous risquez d’être limogée.
Eva : Très bien, pas de souci, je me la fermerai, Chef. Mais quand même ils ne manquent pas d’air… qu’ils ont pollué.

Le chef : D’autre part nous ne pouvons plus accepter sur notre territoire une surpopulation de milliardaires venant se réfugier chez nous et faisant grimper inéluctablement le prix des villas. Ainsi si notre espèce favorisée veut survivre dans les prochaines années il est impératif que nous allions chercher dans le cosmos des planètes qui puissent être habitables et accueillir nos résidents. Nous sommes en 2223 et donc tout est encore possible pour notre population territoriale.

Paul X : (abasourdi) En 2223 ce n’est pas possible. Je voyage à travers le temps.

Eva : C’est vrai que le temps passe vite.

Le chef : En fonction de ces éléments notre Princidente …

Paul X : (l’interrompant) Notre Princidente ! Il y a une princidente ?

Le chef : (à Paul X) Dites, cela vous amuse de jouer les ahuris ? Vous n’auriez pas abusé hier soir de boisson fortement alcoolisée, par hasard ?
Paul X : Non, non, je vous assure. J’ai…j’ai mal dormi.

Le chef : Bon, je reprends. C’est pourquoi notre Princidente souhaite se rendre secrètement sur la planète Cérès.
Eva et Paul X : La planète Cérès ?!

Le chef : C’est la plus petite planète du système solaire et elle est aussi grande que notre principat. C’est en quelque sorte sa sœur jumelle. Cérès est divisée en quatre territoires qui ont chacun leur propre saison et leur propre gestion. Notre Princidente veut se rendre là-bas pour mieux connaître leur politique écologique et, si c’est possible, envisager une politique d’échange touristique dans un premier temps… voire d’émigration par la suite.

Eva : Ouah, c’est du lourd ! Et quel est notre rôle dans cette affaire ?
Le chef : La Princidente souhaite être accompagnée discrètement sur Cérès par nos meilleurs agents secrets et …

(Entrée de Lola, la Princidente)

Le chef : Ah, voici Mademoiselle notre Princidente. Bonjour, votre Altesse.
Lola : Bonjour à tous. Je suppose que voici mes agents secrets …discrets.

Eva : (se mettant au garde à vous et criant) Agent EVA 0765, colonelle de l’armée de l’air stratosphérique, championne territoriale de tir à l’arbalète, gagnante trois années de suite du grand prix international du parcours du combattant. A vos ordres, votre Altesse !

Lola : Très bien, colonelle, très bien. Mais il vous faudra faire preuve d’un peu plus de discrétion pendant notre mission, nous ne rendons pas sur un champ de bataille.

Eva : (criant) Pas de problème. Comptez sur moi, votre Altesse.

Lola : Car à notre arrivée sur Cérès je ne serai plus la Princidente, mais je me présenterai comme une ambassadrice de notre principat venant découvrir la planète pour nouer des relations partenariales avec les autorités locales. Vous m’appellerez Lola, c’est un diminutif de mon prénom. (à Eva) Je vous présenterai comme ma secrétaire, ma camériste, ma costumière, ma maquilleuse.

Eva : (parlant fort) Et votre garde du corps, votre Altesse.

Lola : Certes, certes, mais évitez les bavures.
Eva : A vos ordres, votre Altesse.

Lola : Appelez-moi Lola, n’oubliez pas.

Eva : Bien votre …Lola.

Lola : (à Eva) Vous vous appellerez… vous vous appellerez … (cherchant) Ma foi Eva, ce prénom vous convient.

Lola : (s’adressant à Paul X) Et vous…
Paul X : (troublé) Agent OSS double zéro huit, je suis … je suis… (cherchant)

Lola : Vous êtes ceinture noire de kung fu, ingénieur en télécommunication spatiale, champion de scrabble et cavalier émérite, je sais.

Paul X : (étonné) Euh… oui… c’est à peu près ça.

Lola : (à Eva et à Paul X) J’ai pris connaissance de vos fiches d’identité. Sur Cérès je vous présenterai comme mon garde du corps, mon factotum, mon chauffeur interplanétaire. Vous vous appellerez. Enfin je vous appellerai … je ne sais pas …je vous appellerai Paul, c’est ce qui me vient en tête.

Paul X : Paul ? Pourquoi pas. Madame Lola.

Lola : Bien, tout est dit. Rendez vous demain à la base de téléportation pour notre voyage. (Lola sort)

Paul X : La base de téléportation… la téléportation c’est comme dans Star Wars ?

Eva : De quoi parles-tu ?
Paul X : De Star Wars, la série de films de science fiction où les héros sont téléportés d’un endroit vers un autre.

Eva : J’connais pas. Mais, réveille-toi, mec. Nous sommes au vingt quatrième siècle et on se téléporte depuis belle lurette. (au Chef) Dites, la Princidente avait l’air de bien connaître nos dossiers personnels.

Le chef : Evidemment pour mener une telle mission il faut s’assurer des compétences des personnes qui vous accompagnent.

Eva : Je constate que les agents secrets n’ont plus aucun secret pour elle. Dites, patron, vous ne nous avez pas dit quelle langue parlaient les habitants de la planète Cérès et à quoi ils ressemblaient.
Le chef : D’après nos renseignements ils ont les moyens de se télépather vers notre langue : le franchouillard. Physiquement ils nous ressemblent. Car les habitants de Cérès sont les descendants de certains de nos ancêtres conquistadors interplanétaires, des conquistadors particulièrement fortunés il faut le reconnaitre,  qui ont découvert cette planète. Ils y sont restés et s’y sont reproduits. (en a parte au public) Et le franchouillard est plus facile pour la compréhension du public

Eva : Et quel temps fait-il là-bas ou là-haut ? C’est pour savoir ce que je dois emmener comme fringues dans mes valises. Je voudrais savoir si je dois emporter ma combinaison spatiale en cuir de crocodile ou celle en titane brodé.

Le chef : A Cérès il y a quatre saisons comme ici, mais réduites dans le temps… (au public) le temps d’une représentation évidemment. (à Eva) Vous pourrez vous habiller en fonction du temps extérieur et du temps imparti.

Eva : Merci, c’est très drôle, on peut dire que vous m’aidez. Bon, j’ai compris. Je vais me minijuper et me doudouner en fonction de leurs saisons. Heureusement que nous serons téléportés parce que la valise risque de peser des tonnes. (à Paul X) Allez, tu viens ?

Paul X : Oui, oui. (en sortant) Je crois rêver.

(Ils sortent)

Le chef : Adieu. Bon voyage. (Il sort)

 

NOIR

MUSIQUE

SCÈNE 3

 

Voix off : Après quelques instants spatio-temporels, nos héros furent téléportés sur la planète Cérès.

2^e voix off : Bienvenue au spatioport de Cérès, la planète Verte. La température au sol est de vingt-quatre degrés… non vingt-deux degrés …non de vingt degrés. Je ne sais plus si ce sont des degrés Fahrenheit ou Celsius ? En tous cas la température est normale pour la saison. Nous espérons, chers spatio-touristes que votre téléportation s’est bien passée et que nous vous reverrons bientôt sur nos lignes de téléportation interplanétaire… en entier. (Rires)

(Lola, Eva et Paul x entrent pendant l’intervention de la deuxième voix off)

 

SCÈNE 4

 

Lola, Eva, Paul, Narcisse, Capucine

 

Eva : (imitant la voix off) « Nous espérons que votre téléportation s’est bien passée… » Tu parles on a mis deux heures lumière pour cette téléportation, j’ai la tête dans le seau. Et vous Princi… Lola ?

Lola : Je dois avouer qu’avec ces téléporteurs qui vous scannent, qui enregistrent votre corps en mémoire, qui vous désassemblent avant de vous rematérialiser on se demande parfois si on est encore soi-même ou l’image de soi-même.

Eva : Et toi comment te sens tu ?

Paul X : Je… j’ai l’impression de m’être déplacé comme dans un rêve.

Eva : (imitant Paul X) « Comme dans un rêve » Dis donc, tu en mets du temps à refaire surface ? Il va falloir te bouger, mec. (Entrée de Narcisse et Capucine) Prin…Lola je crois que voilà du monde pour nous.

Lola : Certainement.

Narcisse : Bonjour, chers amis touristes. Vous venez d’être téléportés dans la zone printanière de la planète Cérès où règne son Altesse la princesse Primevère. J’espère que vous aimez la nature, car ici …

Narcisse et Capucine ensemble : c’est tous les jours le printemps.

Capucine : (pour elle même) Et à force ça devient lassant.

Narcisse : (parlant bas à Capucine) Veux-tu te taire. (aux autres) Je vous présente mon amie Capucine qui est aussi notre Miss Météo. (à Capucine) Alors, Miss, quel temps prévoyez-vous pour ces messieurs dames dans les jours prochains ?

Capucine : (récitant) De la neige à partir de cinquante centimètres de hauteur et le blizzard en plaine.

Eva : Quoi ? Ça commence bien. Mon anorak est dans ma valise.

Narcisse : Qu’est ce que tu racontes ?

Capucine : Je plaisantais. (récitant) Le ciel reste ensoleillé malgré quelques ondées passagères.

(Lola, Eva et Paul X poussent un « Ah ! » de satisfaction)

Narcisse : (à Miss Météo) Mais tu l’as déjà dit hier.

Capucine   Et même avant-hier. C’est comme ça : aujourd’hui il fait beau mais demain… allez savoir.

Narcisse : Mais comme on dit ici : « Après la pluie le beau temps » On peut dire qu’en règle générale il fait beau.

Capucine : Si on veut, mais le temps change si rapidement.
Narcisse : (s’énervant en disant bas à Capucine) Ça suffit. (Aux autres) Chers amis touristes, avant d’entrer dans notre zone printanière nous souhaiterions connaître l’objectif de votre visite.

Lola : Et nous, nous voudrions savoir à qui nous nous adressons.

Narcisse : Excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Narcisse, je suis le grand Chambellan de son altesse sérénissime la Princesse Primevère.

Lola : Fort bien. Je me nomme Lola, je suis ambassadrice du Principat de Minacola située sur la planète Terre, hémisphère nord, banlieue sud est. Je représente notre Princidente. (montrant Eva et Paul X) Voici ma secrétaire particulière et mon garde du corps particulier.

Narcisse : Oh, oh, celui qui garde votre corps a bien de la chance. (Il ricane)

Capucine : (à Narcisse) On se calme, Narcisse.

Narcisse : Ainsi vous êtes des Terriens ! Sachez qu’ici nous apprécions ceux qui travaillent la terre, nous les appelons les petits hommes verts… de terre. (à Capucine) N’est ce pas Capucine ? (Il rit seul) (insistant auprès de Lola) Les verts de terre.

Lola : Merci. J’avais compris.

Narcisse : Amusant, n’est ce pas ?

Lola : Oui, oui.

Narcisse : Je tiens à vous préciser, Madame l’ambassadrice, que notre princesse souhaite que les touristes qui viennent séjourner chez nous respectent la nature et la protègent.
Lola : C’est aussi notre vœu le plus cher. D’ailleurs si nous sommes venus jusqu’à Cérès c’est à la fois pour un séjour touristique, mais aussi pour informer notre Princidente sur les choix écologiques de votre planète.

Narcisse : La princesse Primevère apprécie toujours de rencontrer des Terriens. Figurez vous qu’elle a découvert dans des archives de votre planète qu’une reine terrienne avait délaissé son château qu’elle estimait trop vaste pour faire construire un petit hameau champêtre composé de différentes chaumières. La princesse a décidé de suivre son exemple.

Capucine : Dans le hameau de la princesse Primevère vous découvrirez toutes sortes de jardins fleuris poussant dans notre galaxie : jardin à la franglaise, jardin à la martienne, …

Narcisse : (interrompant Capucine et se montrant galant auprès de Lola) Jardin à la vénusienne. Ah, Vénus, la déesse de l’amour qui nous joue toujours des tours et des détours.  Aimez-vous les fleurs, Mademoiselle Lola ?

Lola : Bien sûr. Surtout quand on m’en offre. (Elle rit)

Narcisse : (riant) Pas de problème. (charmeur) Ici nous pouvons vous offrir des bouquets de fleurs multicolores.

Capucine : (en a parte à Narcisse) Je t’ai dit de te calmer. (aux autres) Comme ici c’est tous les jours le printemps nous replantons des fleurs venues par conteneurs de différentes planètes de la galaxie. Bien évidemment ces fleurs sont aseptisées pour éviter tout virus et désodorisées pour supprimer toute odeur nauséabonde. Ainsi nous recevons des paquets de pâquerettes de la planète Mars qui pousseront en Avril. Des cageots de sabots de Vénus

Lola : Je ne savais pas que l’on fabriquait des sabots sur la planète Vénus.

Narcisse : (souriant) Non, non. Les sabots de Vénus sont des orchidées qui poussent là-bas comme du chiendent. Mais votre joli pied pourrait chausser ces sabots parfumés.

Lola : (coquette) Vous croyez ?
Eva : (à Paul X) Eh ben, dis donc, le narcisse on le voit venir avec ses gros sabots.

Capucine : (à Narcisse) Je ne te gêne pas, je peux reprendre ?

Narcisse : Je t’en prie.

Capucine : (reprenant) Nous recevons des barquettes d’asters de différents astéroïdes, des cageots de cosmos venant de tout le cosmos, des caisses d’iris irish (prononcez irish à l’anglaise), des bottes de roses des sables, des …

 (Entrée de la princesse Primevère)

SCÈNE 4

 

(Lola, Eva, Narcisse, Capucine, Paul X la princesse Primevère)

Narcisse : (interrompant Capucine) Mais voici qu’apparaît notre princesse dans toute sa lumière printanière.  (Il courbe son dos et baise la main de la princesse en disant) Votre Altesse.

La princesse : (souriant) Oh, le vil flatteur …mais j’aime les compliments. Bienvenue au hameau princier, chers touristes. Bienvenue au printemps. Sachez que sur notre territoire planétaire l’année débute au printemps et finit …

La princesse, Narcisse et Capucine : …au printemps. (Capucine le dit sans enthousiasme)

La princesse : Ici nous ne connaissons ni l’heure d’été, ni l’heure d’hiver, nous ne vivons qu’à l’heure printanière.

Capucine : (pour elle-même, mais assez fort) Ce qui fait que nous sommes parfois un peu perdus dans le temps… même par beau temps.

La princesse : (l’ayant entendu) Mais pas du tout qu’est ce que vous racontez, Capucine. Ici nous disons toujours : « J’ai dix, vingt ou trente printemps ». Cela nous évite de vieillir. N’est ce pas Narcisse ? (Rires de Narcisse et de la princesse) (s’adressant à Lola, Eva et Paul X) Voyez comme notre printemps est un magicien, il embourgeonne les arbres pour les transformer en mille feuilles et les rendre verdoyants. Il donne l’herbe aux moutons, l’eau aux poissons, le vent aux oisillons. (sur un ton affecté)  Comme j’aime tellement la nature, j’ai fait construire ce hameau bucolique autour d’un étang…

Capucine : (pour elle même) artificiel.

La princesse : (poursuivant) …où nagent toutes sortes de poissons que j’ai fait venir de toute la galaxie : des poissons lunes, des poissons chats siamois, des poissons perroquets qui sont tellement bavards qu’ils ennuient les carpes qui en restent muettes. (Elle rit ainsi que Narcisse) Pour développer le côté champêtre de mon hameau une petite rivière à l’eau cristalline coule en son sein.

Capucine : (riant sous cape et disant pour elle-même) C‘est l’eau usée des chaumières qui est retraitée.

Narcisse : (à Capucine) Tais-toi, je t’ai entendu. (aux autres) Nous avons fait passer des tuyaux souterrains pour amener l’eau depuis ses sources.

Capucine : (riant sous cape) Depuis les sources des cuisines

Pour connaitre la suite de cette pièce écrivez moi à jpduru@club-internet.fr